Et avec la tête ? [V.4]

Super, je vais avoir du choix !
Allez, pour fêter cela, une petite contribution personnelle, hors concours.


En cette douce nuit de printemps, les phalènes tournoyaient frénétiquement dans la lumière des réverbères. Un feulement s’éleva au loin, se transformant en grondement sourd, à mesure qu’une Bugatti Royale s’avançait vers le portail d’un manoir cossu de Marly. Le véhicule ralentit à peine, les vantaux s’ouvrirent sans délai : le prince Sernine était attendu ! Ce dernier descendit de voiture au pied d’un imposant escalier en fer à cheval et vit son hôte Désiré Mercier dévaler les marches à sa rencontre.
En le regardant descendre, la nostalgie envahit le prince : sa propre jeunesse était si loin, le monde évoluait si vite, et la guerre, qui n’avait eu lieu qu’une dizaine d’années plus tôt, avait poussé la nouvelle génération dans une frénésie de jouissance, justifiant amplement le qualificatif d’années folles que certains commençaient à utiliser.
Le prince se ressaisit : il avait discuté avec ce jeune héritier lors d’un dîner chez le banquier Tréville, et il l’avait subjugué par ses manières affables et par le récit de ses aventures aux quatre coins du globe ; par ses connaissances en archéologie et minéralogie, le prince s’était montré particulièrement incollable en matière de bijoux antiques. Mercier avait rapidement proposé au prince de venir un soir admirer la collection assemblée par son défunt père qui avait fait fortune dans la sidérurgie.
Après avoir échangé une vigoureuse poignée de main, le jeune Mercier accompagna son hôte qui escaladait lentement l’escalier en s’aidant de sa main à la balustrade en pierre, et s’appuyant de l’autre sur sa canne.
Bien qu’il n’ait pas encore l’âge qu’il s’était efforcé de donner à ses traits et à sa démarche, le prince se demanda s’il saurait encore renouveler les exploits de sa jeunesse. Même s’il n’avait aucun problème financier, il ne lui coûtait rien d’effectuer cette reconnaissance des lieux et une estimation de la collection de ce Mercier, et, qui sait, il pourrait revenir, pour l’amour de son art, dans quelques jours, prélever discrètement quelques pièces de valeur, en laissant sa carte comme signature. Le jeune ingénu n’en serait pas ruiné pour autant, et il pourrait même se sentir flatté d’avoir été cambriolé par Lupin en personne.
 
Dévaler le Mont Blanc à ski puis courir jusqu'à Paris est la première épreuve de la compétition. Jojoia est prêt à y participer, lui qui est incollable sur tous les grands problèmes. D'ailleurs on le considère comme étant le prince de la réussite. Aucune difficulté d'argent puisqu'il est lui-même son propre banquier. Pour les prochains J.O.I.A. il ne lui reste plus qu'à se rassembler avec les autres athlètes artificiels dans la célèbre Ville Lumière.
 
  • Haha
Réactions: Human-Fly et jmquidet
J'arrive! Même si je suis épuisé!
 
  • J’adore
Réactions: jmquidet
Un soir, un banquier lassé des familiaux dîners,
Décida de rester enfermé dans les locaux de son métier.
À la nuit tombée, il dévala les escaliers
Qui menait à la salle des coffres illuminée.
Une fois arrivé, en ce lieu, sur la pointe des pieds,
Il ouvrit la boite aux secrets d'un prince égyptien.
Il n'était pas venu pour rien, il allait découvrir un inattendu butin.
À l'ouverture de la petite porte blindée,
Une lumière éclatante faillit définitivement l'aveugler.
Lui qui était incollable sur les trésors de Gyzeh,
Il allait enfin pouvoir y voyager mais d'une façon inopinée.
En effet, une main de bandelettes emmitoufflé
Se tendit vers lui, pour l'inviter à entrer.
C'est alors qu'il la saisit et aussitôt il rétrécit.

Par-delà les frontières exiguës de ce nouveau pays,
Il se sentit pris d'une douce folie, comme étourdi.

Une voix se mit à l'appeler dans le lointain.
Il vit au-dessus des dunes un berger et son chien.
Il n'était plus dans sa vie, il était désormais bien loin,
Mais n'avait peur de rien.

Il s'avança sur les courbes féminines et sensuelles
De ce paysage dans lequel ne vivait que le ciel
Au milieu des sables éternels.
Mais il vit la chose la plus belle.

Il avait définitivement quitté sa vie ordinaire
Et était devenu poussière.
Il avait été emporté par le vent
Jusque dans ce pays d'Orient.

Il comprit alors qu'il était temps
Pour lui de se reposer dans cette ultime chaleur
Heureux dans le sable de ses parents
Comme lorsqu'il n'était qu'un petit enfant.

Il n'aurait plus jamais à compter les heures.
Car il ferait partie des petits grains de la vie
Qui ne meurent jamais et brillent à l'envi
Dans le sablier de nos plus beaux moments.
 
Après moultes relectures, particulièrement pour les textes soumis par les deux j, hésitant entre un récit historique détaillé et documenté et une aventure onirique et poétique, genres que j’apprécie de manière égale, il me faut bien trancher…

Avant de changer de nouveau d’avis, je désigne donc @joeldu18cher comme vainqueur.

Bravo à tous et bonne journée
 
Oui, un peu en vacances... Mais bon, ne perds pas espoir, ça va "viendre" ;)
 
J’affectionne particulièrement ce jeux : 5 mots et un thème. Écrire un texte illustrant le thème, et contenant les cinq mots en question.
@joeldu18cher complique la tâche et en a noté six.
Sans aucun lien sémantique entre eux, défi de taille pour mézigue au cerveau qui ressemble à celle d’une perle irrégulière, baroque. Je me serai trompé d’époque pour naître ?

Tandis que les idées fusent et se dispersent un peu partout dans ce liquide cérébrospinal. Du temps que je les retranscrive par écrit, en prenant soin de sauter une ligne dès qu’elles sont différentes pour ne pas me mélanger.
Quand je sais qu’ensuite, il me faudra les faire se relier.
Pas si simple alors qu’au passé simple la vie était plus simple.

Me voilà choisir, parmi les quatre concertos pour violon de Vivaldi, celui des quatre saisons va m’aider à vous argumenter mes conseils sur un roupillon réparateur.

Le sommeil est un vaste et assez épineux débat pour certains d’entre vous, assez différent pour chacun et les saisons, justement, avec chacune leur attrait peuvent y contribuer.

La période estivale restera la préféré de beaucoup, avec un soleil qui se lève, à 5h57 pour se coucher à 21h09.
La Fête de la Musique se prépare, pour nous mettre en train pas pour dormir, hélas. Contre la période hivernale et son coucher à 17h05 en hiver, qui elle, est favorable à un endormissement.
Un corps plongé dans l’obscurité et en position allongé, le repos physique peut débuter. Mais il faut aussi s’arrêter de penser pour être au repos mental. C’est deux paix sont indispensables et vont de pair.

Pas idéale pour s’engager à suivre des cours de clavecin !

Cependant, la plupart des gens profite de ce moment de répit pour se remémorer leurs actions, faîtes durant la journée, et voir s’ils n’ont rien oublié. Plutôt que d’habituer leur cerveau à se mettre en veille.

S’ils ont été surmenés, toute la journée, avec la pression au travail en cette période. Et si, en plus les tâches effectuées l'ont été sur un poste informatique toute la journée :
Leur cerveau ayant été face à une luminosité artificielle, plus de 4h, c’est un excitant pour les neurones.

Il n’est pas prêt, à l’heure du coucher, à se déconnecter et commencer son voyage en train.
Personne est sans savoir que le sommeil s’appréhende par cycle, que beaucoup surnomme des wagons.

Certain favorise l’écoute d’une musique douce le soir, comme le clapotis des vagues. Ce son est apaisant afin de préparer l’esprit à s’endormir. A contrario du matin où le choix se portera sur une chanson plutôt d’amorce, pour aider leurs corps à sortir de cette léthargie de la nuit, malgré la matinée qui s’annonce embrumée.
Même que certain Mâle préfèreront éveiller leur sens au toucher, comme celui d’un sein matinal sur leur moitié…toujours dans les hauteurs du château à Morphée.
 
  • J’aime
Réactions: Gerapp38
Quelque part dans le Saint Empire…

En cette froide matinée de printemps 1718, le maître de chapelle sortit de son logis, tout emmitouflé dans sa longue pèlerine en laine. Encore engourdi de sommeil, il observa un instant les derniers lambeaux de brouillard se détachant peu à peu des pinacles et des clochetons de l’église évangélique Saint Jacob, puis se mit en route.

En marchant d’un bon pas, il repensa au magnifique souper de la veille, auquel son bienfaiteur, le prince Léopold, l’avait convié au château. Comme clou de cette agréable soirée, le prince lui avait demandé de régaler la cour de quelques pièces exécutées au clavecin ; le musicien leur avait alors interprété sa transcription de plusieurs mouvements de concertos de Vivaldi et il avait recueilli avec émotion une longue ovation à la fin de sa prestation.

Décidément, depuis son arrivée à Khöten au début de l’hiver, il ne pouvait que se féliciter d’avoir accepté ce poste. Il s’y plaisait bien plus qu’à Weimar, où il avait subi les humeurs du duc, la rivalité des musiciens et la réprobation du consistoire pour la trop grande richesse de ses pièces d’orgues jouées durant les offices. Ici au moins, outre le titre de maître de chapelle, il jouissait d’une grande liberté et de la sincère amitié, quasi-fraternelle, que lui portait le prince. Soucieuse du bien-être de son époux, son épouse Maria Barbara, qui attendait leur cinquième enfant, avait aussi retrouvé ici calme et sérénité.

Placé dans de telles conditions, comment pourrait-il ne pas retrouver le fleuve d’inspiration qui lui avait dicté tant de préludes, fantaisies et fugues lorsqu’il résidait à Weimar. Son humeur s’assombrit ensuite en se demandant une fois de plus comment le duc avait donc pu attendre si longtemps pour reconnaître son talent et lui accorder un poste à sa mesure ? En approchant de la chapelle, il se rabroua mentalement ; peu importe le passé, le prince, lui, reconnaissait publiquement son talent et il le rémunérait à sa juste valeur.

Il passa le seuil pour pénétrer dans la pénombre de la chapelle, au sein de laquelle le rougeoiement d’un brasero et le scintillement des chandeliers allumés par le bedeau le guidèrent vers son orgue. Après quelques minutes dédiées à réchauffer et assouplir ses doigts à la chaleur des braises, Jean Sébastien Bach commença à répéter les morceaux qu’il jouerait durant le premier office du jour …
 
Dernière édition:
  • J’aime
Réactions: AppleTogetherLovely